Revue "Confrontation 2019 : 45e anniversaire de S'aider soi-même"
En 2014, un assemblage des certains articles que Lucien Auger a publié entre 1985 et 2000 dans la revue Confrontation.
ISBN 978-2-9818662-0-2, 2019, Micheline Côté-Auger.

Le temps
Auteur : Hugues Bellerive
Auteur : Hugues Bellerive
J’ai découvert l’émotivo-rationnel en 2010 par le biais du livre « S’aider soi-même ». À cette époque, j’étais en proie à des émotions intenses : stress continuel, anxiété « accotée dans le tapis », colère perpétuelle, etc. Avec le temps et du « travail acharné, rigoureux, prolongé et tenace », j’ai pu réduire l’intensité et la durée de mes émotions désagréables grâce à ce que Lucien Auger appelait le changement des émotions par le changement de mes idées (Auger-1 : p.20). Je propose de vous faire la démonstration de cette possibilité par des exemples du sujet qui me causait le plus d’émotions : le temps. Par exemple…
Lorsque je fumais, je mesurais le temps en termes du délai d’attente entre deux cigarettes. Lorsque tout se déroulait comme prévu, aucune émotion anormale ne me troublait. Par contre, l’effet de tout délai m’empêchant de fumer la cigarette tant attendue était une anxiété immédiate et croissant en intensité. Le premier changement d’idée qui m’a aidé est de me faire la preuve que je pouvais attendre malgré l’imprévu qui se manifestait. L’efficacité de cette nouvelle idée ne passait pas le test de l’anxiété accrue – comme par exemple la croyance que la cigarette me calmerait alors que je vivais un stress intense. Le deuxième changement d’idée fut d’ailleurs à propos de « l’utilité » de chacune des cigarettes que je fumais et des effets – tant sur mon stress que sur mon état en général. Par exemple, la cigarette en me levant le matin m’était en fait la plus désagréable : pourquoi alors est-ce que je continuais à la fumer ? Celle immédiatement après le repas m’occasionnait souvent des difficultés à digérer : est-ce qu’il m’était possible de l’abandonner ? Cette démarche de questionner la pertinence de chacune de mes cigarettes s’est soldé après quelques mois en un arrêt complet de fumer. Et en donnant le temps à mes idées de changer et d’en constater les avantages, le besoin de fumer « irremplaçable » s’est avéré une « préférence » qui au fil de mes démarches a fini par perdre de sa pertinence. Comme quoi le changement de mes idées impactait directement mes émotions.
Un autre sujet qui me causait bien des émotions désagréables et intenses était la durée de mon trajet en automobile pour me rendre au travail ou retourner à la maison. Mon expression de l’époque était de « niaiser dans le trafic » alors que mes efforts se concentraient à réduire mon temps de trajet dans l’espoir de réduire mon stress. Mais pour réduire ce temps de trajet, je devais souvent accélérer au-delà de la vitesse permise et ainsi risquer une contravention, ou effectuer des manœuvres augmentant les risques d’accident, etc. Dès qu’un imprévu se manifestait, vous imaginez le cocktail d’émotions désagréables qui se manifestait ! Au final, mon anxiété était continuellement élevée, m’occasionnant souvent d’arriver à destination en colère ou complètement épuisé. La réalité était qu’aucune de mes tactiques ne fonctionnait. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’essayer une autre façon de faire : plutôt que diminuer mon temps de trajet, pourquoi ne pas l’augmenter en partant quelques minutes plus tôt ? Je me suis ainsi fait la preuve qu’en ajoutant 30 minutes à mon trajet, je pouvais non seulement respecter les limites de vitesse et être « moins dangereux » sur la route, mais j’avais maintenant du temps pour faire face aux imprévus ! Il me devenait même « tolérable » de subir les inconvénients du trafic ou des détours lors de travaux de construction. Encore aujourd’hui je continue de cheminer sur ce point même lorsque je prends les transports en commun : je découvre régulièrement de nouveaux avantages à cette façon de faire. Par exemple lorsque je marche pour me rendre au travail, je suis surpris d’avoir le temps d’arrêter aux intersections afin de m’assurer qu’il n’y a pas de voiture alors que de nombreux piétons « pressés » foncent littéralement tête baissée pour traverser l’intersection. Ces quelques minutes supplémentaires sur mon trajet me permettent de décider que mes genoux n’offrent pas une très grande résistance contre le pare-chocs d’une automobile de 1100 kg qui roule à 65 km/h et qu’il est plus avantageux de la laisser passer avant de m’engager dans l’intersection. Non seulement mon anxiété de ne pas arriver à destination à l’heure est dissipée, tout comme la peur de mettre ma vie en danger en cours de route.
« Je n’ai pas l’temps » : vous connaissez l’expression ? Au travail, il s’agissait de mon expression « préférée » - du moins, l’une de celle que j’utilisais fréquemment. Mon premier pas pour apprivoiser mes émotions désagréables au travail fût d’essayer de comprendre ce qui me posait vraiment problème : « je n’ai pas le temps de tout faire en même temps ». Naturellement, la preuve est facile à faire qu’en se concentrant sur une tâche à la fois, les chances de succès augmentent considérablement et, conséquemment, d’observer la diminution des émotions désagréables en constatant ces succès. Je dois admettre que mon cheminement à changer mes idées au travail a été plutôt long. J’ai longtemps cru que je ne pouvais pas plaire à ceux qui influençaient ma paie à chaque deux semaines ET faire une chose à la fois : les deux m’ont longtemps semblé contradictoires. J’ai donc commencé par ME faire la preuve qu’en limitant le nombre d’objectifs - par exemple 10 - que je me fixais par journée, non seulement je réussissais à accomplir mes tâches et satisfaire les attentes de mes patrons, mais je réduisais aussi mes émotions désagréables. Pour y arriver, je devais par contre souvent faire du temps supplémentaire, ce qui à force d’en faire régulièrement devenait difficile à soutenir et réanimait mes émotions désagréables. J’ai donc encore adapté mes idées : plutôt qu’un nombre fixe de tâches, je me suis intéressé à la durée de chacune et donc à limiter mes objectifs à une journée de 8 heures de travail. Mais cette nouvelle façon de penser ne convenait pas aux imprévus. Ma façon de penser ces jours-ci est non pas de m’imposer un nombre d’objectifs pour 8 heures de travail, mais plutôt d’avoir un plan pour m’occuper toute la journée tout en demeurant « disponible » en cas d’imprévu. Il m’aura fallu 25 ans de travail pour en arriver à cette façon de penser au travail, mais je dois avouer que mes émotions n’ont jamais été plus agréables qu’elles le sont – du moins qu’elles l’ont été aujourd’hui !
Et bien d’autres exemples.
Je vous ai donné, dans ce texte, quelques exemples de comment j’ai pu au fil du temps changer mes idées afin de changer mes émotions. J’ai changé mes idées grâce à la technique appelée « Confrontation » par laquelle j’ai pu comparer mes idées avec la réalité. Grâce aux démonstrations de Lucien Auger dans ses nombreux ouvrages, j’ai vu la preuve que des idées plus alignées avec la réalité engendraient des émotions de moindre intensité. Ensuite, il ne m’a fallu que de la pratique pour devenir plus habile dans mes confrontations.
J’espère que mes exemples vous auront démontré qu’il est possible de changer nos émotions SIMPLEMENT en changeant nos idées. Si vous ne connaissiez pas Lucien Auger, j’espère avoir piqué votre curiosité – et si vous le connaissez, vous avoir donné le goût de « relire Auger » !
Lorsque je fumais, je mesurais le temps en termes du délai d’attente entre deux cigarettes. Lorsque tout se déroulait comme prévu, aucune émotion anormale ne me troublait. Par contre, l’effet de tout délai m’empêchant de fumer la cigarette tant attendue était une anxiété immédiate et croissant en intensité. Le premier changement d’idée qui m’a aidé est de me faire la preuve que je pouvais attendre malgré l’imprévu qui se manifestait. L’efficacité de cette nouvelle idée ne passait pas le test de l’anxiété accrue – comme par exemple la croyance que la cigarette me calmerait alors que je vivais un stress intense. Le deuxième changement d’idée fut d’ailleurs à propos de « l’utilité » de chacune des cigarettes que je fumais et des effets – tant sur mon stress que sur mon état en général. Par exemple, la cigarette en me levant le matin m’était en fait la plus désagréable : pourquoi alors est-ce que je continuais à la fumer ? Celle immédiatement après le repas m’occasionnait souvent des difficultés à digérer : est-ce qu’il m’était possible de l’abandonner ? Cette démarche de questionner la pertinence de chacune de mes cigarettes s’est soldé après quelques mois en un arrêt complet de fumer. Et en donnant le temps à mes idées de changer et d’en constater les avantages, le besoin de fumer « irremplaçable » s’est avéré une « préférence » qui au fil de mes démarches a fini par perdre de sa pertinence. Comme quoi le changement de mes idées impactait directement mes émotions.
Un autre sujet qui me causait bien des émotions désagréables et intenses était la durée de mon trajet en automobile pour me rendre au travail ou retourner à la maison. Mon expression de l’époque était de « niaiser dans le trafic » alors que mes efforts se concentraient à réduire mon temps de trajet dans l’espoir de réduire mon stress. Mais pour réduire ce temps de trajet, je devais souvent accélérer au-delà de la vitesse permise et ainsi risquer une contravention, ou effectuer des manœuvres augmentant les risques d’accident, etc. Dès qu’un imprévu se manifestait, vous imaginez le cocktail d’émotions désagréables qui se manifestait ! Au final, mon anxiété était continuellement élevée, m’occasionnant souvent d’arriver à destination en colère ou complètement épuisé. La réalité était qu’aucune de mes tactiques ne fonctionnait. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’essayer une autre façon de faire : plutôt que diminuer mon temps de trajet, pourquoi ne pas l’augmenter en partant quelques minutes plus tôt ? Je me suis ainsi fait la preuve qu’en ajoutant 30 minutes à mon trajet, je pouvais non seulement respecter les limites de vitesse et être « moins dangereux » sur la route, mais j’avais maintenant du temps pour faire face aux imprévus ! Il me devenait même « tolérable » de subir les inconvénients du trafic ou des détours lors de travaux de construction. Encore aujourd’hui je continue de cheminer sur ce point même lorsque je prends les transports en commun : je découvre régulièrement de nouveaux avantages à cette façon de faire. Par exemple lorsque je marche pour me rendre au travail, je suis surpris d’avoir le temps d’arrêter aux intersections afin de m’assurer qu’il n’y a pas de voiture alors que de nombreux piétons « pressés » foncent littéralement tête baissée pour traverser l’intersection. Ces quelques minutes supplémentaires sur mon trajet me permettent de décider que mes genoux n’offrent pas une très grande résistance contre le pare-chocs d’une automobile de 1100 kg qui roule à 65 km/h et qu’il est plus avantageux de la laisser passer avant de m’engager dans l’intersection. Non seulement mon anxiété de ne pas arriver à destination à l’heure est dissipée, tout comme la peur de mettre ma vie en danger en cours de route.
« Je n’ai pas l’temps » : vous connaissez l’expression ? Au travail, il s’agissait de mon expression « préférée » - du moins, l’une de celle que j’utilisais fréquemment. Mon premier pas pour apprivoiser mes émotions désagréables au travail fût d’essayer de comprendre ce qui me posait vraiment problème : « je n’ai pas le temps de tout faire en même temps ». Naturellement, la preuve est facile à faire qu’en se concentrant sur une tâche à la fois, les chances de succès augmentent considérablement et, conséquemment, d’observer la diminution des émotions désagréables en constatant ces succès. Je dois admettre que mon cheminement à changer mes idées au travail a été plutôt long. J’ai longtemps cru que je ne pouvais pas plaire à ceux qui influençaient ma paie à chaque deux semaines ET faire une chose à la fois : les deux m’ont longtemps semblé contradictoires. J’ai donc commencé par ME faire la preuve qu’en limitant le nombre d’objectifs - par exemple 10 - que je me fixais par journée, non seulement je réussissais à accomplir mes tâches et satisfaire les attentes de mes patrons, mais je réduisais aussi mes émotions désagréables. Pour y arriver, je devais par contre souvent faire du temps supplémentaire, ce qui à force d’en faire régulièrement devenait difficile à soutenir et réanimait mes émotions désagréables. J’ai donc encore adapté mes idées : plutôt qu’un nombre fixe de tâches, je me suis intéressé à la durée de chacune et donc à limiter mes objectifs à une journée de 8 heures de travail. Mais cette nouvelle façon de penser ne convenait pas aux imprévus. Ma façon de penser ces jours-ci est non pas de m’imposer un nombre d’objectifs pour 8 heures de travail, mais plutôt d’avoir un plan pour m’occuper toute la journée tout en demeurant « disponible » en cas d’imprévu. Il m’aura fallu 25 ans de travail pour en arriver à cette façon de penser au travail, mais je dois avouer que mes émotions n’ont jamais été plus agréables qu’elles le sont – du moins qu’elles l’ont été aujourd’hui !
Et bien d’autres exemples.
Je vous ai donné, dans ce texte, quelques exemples de comment j’ai pu au fil du temps changer mes idées afin de changer mes émotions. J’ai changé mes idées grâce à la technique appelée « Confrontation » par laquelle j’ai pu comparer mes idées avec la réalité. Grâce aux démonstrations de Lucien Auger dans ses nombreux ouvrages, j’ai vu la preuve que des idées plus alignées avec la réalité engendraient des émotions de moindre intensité. Ensuite, il ne m’a fallu que de la pratique pour devenir plus habile dans mes confrontations.
J’espère que mes exemples vous auront démontré qu’il est possible de changer nos émotions SIMPLEMENT en changeant nos idées. Si vous ne connaissiez pas Lucien Auger, j’espère avoir piqué votre curiosité – et si vous le connaissez, vous avoir donné le goût de « relire Auger » !
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Ce site n'a pas pour objectif de faire le commerce direct des oeuvres de Lucien Auger, mais vous pouvez trouver des alternatives sur google.
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Maj: 2020-05-04